Félix Tshisekedi, le piégeur, a été piégé. La Cour constitutionnelle dont les services ont été sollicités par le régime pour obtenir l’invalidation de la candidature de l’opposant Moïse Katumbi, s’est vu coincée par une contre-offensive lancée par Seth Kikuni.
Alors que tout était fin prêt pour que l’ex-gouverneur soit débarqué, si l’on s’en tient à des sources bien introduites au sein du cercle présidentiel, le président de Piste pour l’Emergence a réussi à déjouer le plan concocté en introduisant une requête pour l’invalidation de la candidature de Félix Tshisekedi. Ce qui a rendu l’affaire trop brûlante.
Déjà, la Haute Cour était accusée depuis des mois d’être inféodée au régime. Mais Seth Kikuni les a placés face à un choix cornélien, un choix embarrassant. Mais, même si la décision était difficile à prendre, les juges n’avaient pas assez de temps pour se faufiler. Ils devraient trancher, qu’il pleuve ou qu’il neige.
Le dilemme auquel ils ont fait face ne leur a plus donner une autre alternative. En effet, si la Cour invalidait Moïse Katumbi en maintenant Félix Tshisekedi, l’opinion nationale et internationale aurait bien tiré les conclusions sur la partialité de la justice congolaise qui obéit aux dictats des politiques. Ce qui aurait rendu plus douteux le processus électoral déjà trop critiqué.
D’ailleurs, à l’issu des audiences publiques du weekend dernier à la Cour constitutionnelle, il a clairement été établi qu’entre Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, la candidature qui était la plus irrégulière était celle du président sortant que Seth Kikuni a accusé d’usurper l’identité alors qu’à côté, les preuves attestant que l’ex-gouverneur du Katanga avait une nationalité italienne n’ont pas été présentées.
Comme le soutiennent beaucoup d’analystes et d’observateurs, la Haute Cour n’a eu qu’un seul choix, celui de maintenir les 2 ambitieux dans la course pour ne pas écarter seul Félix Tshisekedi sur qui les griefs sur l’identité n’étaient plus à démonter. L’offensive lancée par Seth Kikuni a donc eu cela comme mérite : maintenir le candidat de l’Union sacrée puis valider Moïse Katumbi pour échapper à la forte pression qui allait s’abattre sur les juges si l’ancien gouverneur était débarqué.
Charles Mapinduzi