A Kinshasa, l’opération « panthère noire » lancée en début du mois d’avril dernier par les autorités congolaises crée plus de problèmes qu’il n’en résoud.
Au lieu qu’elle stoppe le banditisme et la criminalité urbaine comme l’annonçait Peter Kazadi, ministre congolais de l’Intérieur, celle-ci est plutôt devenue un vrai cauchemar pour les populations civiles qui en sont victimes à cause de la barbarie des agents de la police.
Une mère et son fils viennent de payer de leur vie, fauchés par des policiers qui n’ont rien à faire avec la sécurité de la ville mais qui profitent de l’occasion leur offerte par les dirigeants congolais pour rançonner, intimider, voler, ravir, etc.
Madame Francine Ntumba Kankonde vient d’être assassinée par ces policiers affectés par Peter Kazadi à l’opération Panthère noire. Le drame a eu lieu dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 mai dernier.
Tout est parti de l’arrestation, vers 21h, du jeune Mukeba Tshilomba, fils aîné de la défunte prénommée, par l’opération panthère noire. Le jeune Mukeba a été appréhendé devant leur parcelle sise au numéro 39 bis de l’avenue Ezo, dans le quartier Yolo, dans la commune de Kalabu. Des témoins affirment que celui-ci revenait d’un match d’entraînement.
Avertie, la mère du jeune garçon n’a pas digéré cette arrestation arbitraire et injustifiée. Elle a alors tenté par toutes les voies de démontrer à la police que son fils n’était pas un kuluna et que son arrestation n’avait aucunement sa raison d’être.
Mais, en dépit de toutes ses tentatives, elle n’a pas eu gain de cause et a ainsi décidé de suivre la police partout pour savoir où son fils irait.
« Malheureusement, c’est au matin de ce samedi 4 mai que les enfants restés à la maison vont apprendre que le corps sans vie de leur mère a été retrouvé dans la commune de Makala criblé des balles et leur frère touché par les balles a été acheminé à l’hôpital du camp Kokolo où il est décédé à 20h. Inconsolable, cette famille sans voix ne compte que sur vous pour réclamer la justice », explique maître Ramazani Shadari qui a décidé de porter l’affaire.
Comme souligné, l’opération panthère avait été lancée pour mettre fin à la criminalité en milieux urbains à travers le pays dont principalement Kinshasa. Dans la capitale, l’objectif était de combattre le phénomène kuluna qui insécurise la ville. Mais, jusqu’ici, les résultats escomptés ne sont pas là.
Charles Mapinduzi