Le leader Ne Kongo a finalement refait surface. Lors de la dernière présidentielle en RDC, il a massivement appelé à voter pour Moise Katumbi pour que le pays vive finalement le changement, disait-il, au côté d’autres leaders de l’opposition dont Seth Kikuni, Matata Ponyo, Delly Sesanga et Franck Diongo. Cependant, à la suite d’une élection émaillée de fraude massive, Félix Tshisekedi l’a emporté avec plus de 70 % des voix. Jusqu’à ces jours, les opposants parlent d’un simulacre électoral.
Mais, l’état du pays est très critique sur le plan sécuritaire, économique, identitaire, etc. Partant de ce qui précède, Jean-Claude Vuemba réapparaît à travers un appel patriotique à l’égard des Congolais. Il peint également un tableau sombre de la situation et dénonce l’injuste qui s’est installée depuis l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir.
« Face à la tragédie humaine que nous vivons depuis [la chute de Mobutu], notre génération n’a pas su produire un leadership capable de nous sortir de l’impasse. Notre système politique s’est en effet soldé par une gouvernance de concussion, de trompe-l’oeil et de l’entre soi, une gouvernance en somme inefficace. Avec ce gouvernement faible, qui met en scène des dirigeants incapables, dont le seul mérite est de diviser les Congolais, nous courons à la catastrophe », écrit-il.
Face à cet état qu’il considère comme une tragédie programmée, l’opposant encourage les citoyens à ne pas observer le pays sombrer dans l’impuissance mais à se lever comme un seul homme pour agir.
« Je dois vous dire la vérité en tant qu’acteur politique et observateur attentif de la politique nationale : depuis la truanderie infecte, des élections néfastes de 2023, le pays va mal, très mal. En effet, le pacte républicain a été rompu. Le constat amer que chacun peut faire de tout ce qui précède, résulte du fait que les dirigeants n’ont pas suivi le chemin tracé par nos pères fondateurs. Parce qu’on ne peut se résoudre à voir le pays sombrer, il est donc légitime d’agir. Au lieu de subir indéfiniment le destin funeste qui nous est concocté par les décisions hasardeuses, prises au sommet de l’Etat par un pouvoir voué à l’amateurisme, j’ai choisi d’explorer une voie. C’est la responsabilité de chaque citoyen », a-t-il lancé dans son message.
Jean-Claude Vuemba mentionne ainsi que le combat mené depuis des années par les leaders Ne Kongo a toujours été celui de l’autonomie du Kongo Central. Ainsi, s’inscrivant dans le cadre de l’article 4 de la constitution, dit-il, il appelle à l’autonomie de sa province.
« Quand on perd sa route, l’on est obligé de revenir à la croisée des chemins. Pour le Kongo, le salut du peuple passe par le renforcement de l’autonomie de la province. C’est à cette nouvelle voie prévue et voulue par nos pères fondateurs que nous allons désormais œuvrer. Dans les jours qui viennent, je m’engage à conduire le peuple vers la voie de l’autonomie et de l’autodétermination tracée par les pères fondateurs », a précisé le leader Ne Kongo.
Ces jours, peut-on le mentionner, après la disparition de Ne Mwanda Nsemi, Jean-Claude Vuemba est resté le plus important leader politique du Kongo Central. Sa démarche ne peut donc être prise qu’en juste titre.
Sa démarche est-elle légitime ? Nombreux de ceux qui ont même rejoint le M23 parmi les Congolais ont justifié leur décision par le fait de la gouvernance de Félix Tshisekedi. Ils dénoncent la façon dont le pays est tenu par le régime, considérant l’insécurité, la crise économique, le tribalisme, le tâtonnement dans la prise des décisions, le partage inéquitable des richesses, etc.
Charles Mapinduzi
