« Forces-les de bâtir ensemble une tour et tu les changeras en frères. Mais, si tu veux qu’ils se haïssent, jettent leur du grain », écrivait déjà le Français Antoine de Saint-Exupéry. Puis, à un autre Français, Paul Claudel, de renchérir : « L’intérêt rassemble des les hommes mais ne les unit pas ».
Ces 2 postulats résument en tout la crise qu’il y a au sein de la coalition politique au pouvoir en République démocratique du Congo. Des acteurs politiques « ventriotes » se sont réunis autour de Félix Tshisekedi pour se servir, de sorte que l’Union sacrée passe aujourd’hui dans l’opinion congolaise comme un conglomérat d’assoiffés du pouvoir.
La preuve est celle observée ces jours. D’abord, une guéguerre innommable s’est invitée lors de la constitution du bureau définitif de l’Assemblée nationale. D’une part, les dirigeants sortants de la Chambre ont tenu à s’accrocher. D’autre part, le présidium s’est tout attribué à travers un népotisme qui a failli tout exploser.
Puis, on a vu des tiraillements qui ont suivi jusqu’à ce que Félix Tshisekedi ait décidé d’intervenir pour tenter d’éteindre le feu. En somme, il ne s’agit pas de l’intérêt du peuple qui est au centre de la politique de l’Union sacrée mais bien d’une volonté manifeste, pour chacun des acteurs, de tirer son épingle du jeu.
Aujourd’hui, plus de 5 mois après la présidentielle, la coalition peine à donner au pays un gouvernement. Attendu avec pompe le vendredi 24 mai, l’équipe n’a pu être publiée. En cause, l’incompréhension autour des portefeuilles ministériels continue de bloquer.
Déjà, depuis des semaines, suite à la gloutonnerie des responsables des partis et regroupements politiques, la constitution du nouveau gouvernement a été un vrai casse-tête. Chacun a espéré arracher une part de lion alors que les Congolais veulent voir une équipe gouvernementale réduite.
Mais, à la dernière minute, des sources rapportent que tout n’a pas pu être réglé jusqu’au vendredi. Certaines affirmations vont jusqu’à charger Bahati Lukwebo, président sortant du Sénat qui, rapporte-t-on, réclamerait à prendre la vice-primature du Budget alors que Félix Tshisekedi ne le souhaite pas.
Il y a également des autorités morales des partis politiques, des députés ou encore sénateurs qui veulent être servis au sein de l’équipe alors qu’il était au départ prévu qu’ils n’en fassent pas partie. Et, c’est d’ailleurs là où le bas a commencé à blesser.
Félix Tshisekedi et sa nouvelle première ministre sont ainsi bloqués eux-mêmes par les membres de la coalition qui estiment avoir droit de cité aux divers postes pour avoir mouillé leur maillot fin de faire élire leur candidat-président.
Nombre d’observateurs craignent que des aigris se multiplient contre le régime après le partage du gâteau où la plupart des ambitieux ne se retrouveront pas.
Charles Mapinduzi
