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RDC : Le 16 mai, le jour où Mobutu a fui Kinshasa par peur de Laurent Désiré Kabila, après 32 ans de règne sans partage (récit)

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Le 16 mai est resté marqué dans l’histoire de la République démocratique du Congo. Il est le jour qui a totalement mis fin au régime totalitaire de Mobutu après de nombreux mois de guerre menée par Laurent Désiré Kabila depuis l’est.

En effet, l’AFDL n’était qu’à quelques kms de la capitale alors que la quasi-totalité des territoires de l’est du pays était déjà sous son contrôle. Mobutu qui espérait renverser la tendance avec sa DSP des FAZ (armée zaïroise), n’y parviendra jamais.

Le 15 mai dans la soirée, en marge d’une réunion de crise organisée au camp Tshatshi en présence des généraux Likulia Bolongo, Mahele, Nzimbi et Ilunga (ministre de l’Intérieur) et Vungbo (Garde civile), le maréchal pense à peaufiner une riposte.

Malheureusement, c’était quasiment déjà trop tard. Car, à Kenge, à quelques kms seulement de Kinshasa, l’armée zaïroise venait d’être battue par la rébellion puis contrainte de replier vers Kinshasa en fuyant.

Dans ce contexte, le même 15 mai 1997, Mahele, Likulia et Ilunga pressent Mobutu de quitter la capitale et de se rendre à Gbadolite : « Nous ne pouvons plus garantir votre sécurité », lui avaient-ils alors dit. Mais, le maréchal résista : « Quand on est un militaire, dit-il, ou bien on se rend, ou bien on vous tue mais on ne fuit pas »

Cependant, face à la progression inarrêtable vers Kinshasa des troupes de Laurent Désiré, un peu plus tard, Mobutu convoqua une autre réunion au cours de laquelle il annonça qu’il quitterait Kinshasa le lendemain, soit le 16 mai 1997, pour se rendre à Gbadolite, sa ville d’origine.

Le 16 mai, anxieux et inconsolable, le président Léopard quittera la capitale sous le regard curieux des Kinois qui assistèrent à la fin tragique du règne du maréchal qui, quelques années plus tôt, était un intouchable. L’historien Benjamin Babunga revient sur la façon dont Mobutu s’est sauvé des griffes de l’AFDL :

Ce jour-là, 16 mai 1997, Mobutu fuit Kinshasa, marquant ainsi la fin de 32 ans de règne.

Kinshasa se réveillait ce jour-là la peur au ventre car les rebelles de l’AFDL de Laurent Désiré Kabila étaient déjà à quelques kilomètres de la ville. Certains espéraient que les Forces armées zaïroises (FAZ) relèveraient la tête pour défendre la capitale. Mais la bataille de Kinshasa n’aura lieu car les américains auraient demandé aux hommes de Kabila de n’entrer dans la ville qu’après le départ de Mobutu.

Et c’est vers 10h qu’une longue escorte quittait le camp Tshatshi (la résidence officielle du président Mobutu), et se dirigait à vive allure vers l’aéroport de Ndjili. Quelques minutes plus tard, Mobutu et une grande partie de sa famille embarquaient dans un avion à destination de ses terres de Gbadolite (ancienne province de l’Équateur).

Mobutu y passa la nuit, mais dès le jour suivant, sous la pression des événements, il fut contraint de prendre un autre vol pour Lomé (Togo). Le même jour, en fin d’après-midi, Laurent Désiré Kabila prenait contrôle de Kinshasa, la capitale.

Charles Mapinduzi

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